Pascal TERRASSE s’exprime sur le 5eme risque, à l’occasion d’un petit-déjeuner/débat à L’Institut Silverlife. Il est membre de la CNAV, de la CNSA et du conseil de surveillance du COR (Conseil d’orientation des retraites). C'est aussi un ex membre de la Commission Financière en charge du financement de la protection sociale.
Actuellement Président du Conseil Géneral de l’Ardèche, Pascal TERRASSE est aussi membre de l’ADF et spécialiste du financement de la protection sociale.
Nous vivons dans une démocratie citoyenne et pourtant la santé et le vieillissement sont absents du débat, alors que la santé figure toujours parmi les quatre ou cinq points qui inquiètent les Français. Dans la réalité, il existe une inquiétude des Français concernant la qualité actuelle du système de santé et des résultats obtenus (y compris en termes d’espérance de vie).
La question de l’égalité d’accès aux soins se pose également. A terme une menace pèse sur la solidarité intergénérationnelle et le système assurantiel global.
Quelles sont les solutions proposées ?
La première solution consiste à chercher de la ressource complémentaire, ce que recommande la gauche française. La seconde solution prônée par la droite consiste à responsabiliser l’individu et à reformer sans ressource complémentaire.
Enfin, une voie moyenne serait une réforme avec un investissement au départ impliquant un recours à la CRDS pour la Cour des Comptes et le passage par une réforme fiscale selon l’équipe François HOLLANDE.
Des efforts restent néanmoins à faire :
· Dégager de nouvelles ressources.
· Limiter la désertification et optimiser la répartition des moyens.
· Donner aux assureurs complémentaires les moyens de gérer les dépassements.
· Transférer aux régions la partie immobilière (y compris au travers de SEM) et le personnel non soignant.
· Réviser les modes de gestion (il existe des déficits caches des établissements, T2A)
Pascal TERRASSE prône également la transformation des hôpitaux locaux en pôles gériatriques de proximité et la mutation des EHPAD soit en pôles gériatriques, soit en excluant des cas lourds. Il plaide également pour le transfert des ressources de l’assurance maladie.
Des maisons polyvalentes de santé (en rapprochant les assistantes sociales) devraient coexister avec des maisons d’urgence (reliées avec les centres).
Enfin, Pascal TERRASSE note que le budget de la santé ne peut être un outil d’aménagement du territoire.
Concernant le report de la loi dépendance, il faut constater qu’il n’y a pas eu véritablement une nécessité de réforme de la dépendance. De plus, l’Etat Providence, qui a été construit depuis DE GAULLE ne pourra plus fonctionner sans des adaptations nécessaires. Une réforme globale de la protection sociale (RGPS) s’impose.
De plus, il y a ceux qui pensent qu’il faut libéraliser le système, et ceux qui souhaitent revenir sur du tout Etat.
Plus Pascal TERRASSE avance dans ses réflexions, et plus il se prononce vers une décentralisation avec une gestion du risque assurée par les ARS.
Il faudra réviser nos institutions et donner une force nouvelle aux régions et des secteurs d’urgences identifiés et de proximité, qui aient réellement le rôle d’urgence.
Il déclare également qu’un droit à l’autonomie doit exister quel que soit l’âge. Celui-ci doit tenir compte des revenus et du patrimoine des individus.
Aujourd’hui l’Etat a besoin de 2 à 3 milliards par ans pour financer la dépendance. On peut trouver 1,5 milliards dans le public et compléter en faisant appel à l’assurance privée. La priorité est de résoudre les déficits publics, l’essentiel de l’IRPP servant à payer l’intérêt de la dette chaque année.